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Les 5 clés du succès en TIC (éditions Jobboom)

L’industrie des TIC recrute des diplômés par centaines. Mais les employeurs n’embauchent pas n’importe qui. Êtes-vous à la hauteur de leurs exigences?

«Les plus belles entreprises sont celles où les employés ont un fort sentiment d’appartenance à la compagnie, croient en son potentiel et se dépassent pour son succès», croit Mathieu Ouellet, directeur général et conseiller stratégique chez iXmédia, une agence Web de Québec. Or, ce n’est pas tout. Même le plus talentueux des programmeurs ne survivra pas longtemps en entreprise s’il ne sait pas communiquer ses idées et respecter des échéances serrées.

Portrait-robot de l’employé modèle qui…

Sait travailler en équipe
Dans les TIC, les employeurs recherchent des gens dotés du sens de la meute. Comme les solutions sont souvent complexes, il est primordial de savoir partager ses idées, d’être prêt à les confronter à celles des autres et d’être ouvert aux critiques, selon Maxime Roussel, directeur des ressources humaines chez Frima Studio, une entreprise spécialisée en jeux vidéo installée à Québec. En entrevue, il évalue d’ailleurs comment un nouvel employé pourrait s’intégrer dans son équipe en demandant aux candidats quelle place ils occupent habituellement dans un groupe. Leader? Conciliateur?

Truc : Le sport est le meilleur exemple de travail d’équipe, selon Martine Lemonde, conseillère d’orientation et directrice des services professionnels chez Brisson Legris, révélateurs de potentiels. Joignez-vous à une équipe et observez votre position naturelle dans un groupe tout en développant votre capacité à unir vos forces à celles des autres.

Communique bien ses idées
Qui dit travail d’équipe dit aussi capacité à communiquer ses idées. «Il n’y a rien de plus faux que le mythe du travailleur en TI seul avec son ordinateur, soutient John Poliquin, chef divisionnaire adjoint au recrutement chez BCE. Il faut savoir expliquer notre travail.» De solides aptitudes de communication sont donc prisées, à la fois pour les échanges à l’interne (avec les collègues et les patrons) et ceux à l’externe (avec les clients).

Chez Frima Studio, la réalisation d’un jeu vidéo nécessite la collaboration entre artistes modeleurs, concepteurs et programmeurs, notamment. «Le travail est un échange constant d’idées», assure Maxime Roussel. Pour arriver à un produit final harmonieux, les échanges entre ces spécialistes sont cruciaux.

La communication est aussi capitale dans les relations avec les clients, qui connaissent souvent mal les technologies. «Être capable de vulgariser notre travail et d’expliquer les différentes solutions possibles est primordial», affirme John Poliquin. En entrevue, les recruteurs de Frima Studio vérifient les aptitudes de communication des candidats par le biais de mises en situation, selon Maxime Roussel. Un exemple: «Votre producteur prend une décision que vous désapprouvez, comment réagissez-vous?»

Truc : «La communication est une affaire de tous les jours», selon Martine Lemonde. Pour peaufiner cette habileté, elle suggère de mettre à profit son entourage. Demandez à vos proches s’ils vous comprennent bien et si vous vous exprimez clairement. Employez-vous trop de raccourcis? Ou est-ce qu’au contraire votre discours traîne en longueur? Cherchez à vous améliorer à la lumière de leurs réponses.

S’améliore sans cesse

Devant la constante évolution de l’industrie, il faut être prêt à renouveler ses connaissances. «À l’école, on apprend la base. Il faut continuer à se former soi-même», croit Mathieu Ouellet

Maxime Roussel abonde dans le même sens. «En ce moment, nous développons notamment des applications pour iPad. Il y a quelques mois mois, ça n’existait même pas. L’école ne peut pas se renouveler aussi rapidement et les programmes d’étude ont de la difficulté à suivre le rythme des nouvelles technologies.» Les employeurs recherchent donc des candidats qui perfectionnent leur apprentissage constamment. Et ils n’hésitent pas à les questionner sur leurs connaissances des toutes dernières technologies.

Truc : «C’est facile de se tenir à jour, estime Maxime Roussel. Il suffit d’être intéressé et de suivre les actualités de son domaine.» Il conseille de faire beaucoup de lecture et de recherche sur Internet pendant les études, mais aussi tout au long de la carrière. Une autre bonne façon de se tenir au courant: assister à des conférences ou des foires professionnelles, comme la Boule de cristal du CRIM (un centre de recherche en TI) ou Webcom Montréal, où le fondateur de Wikipedia Jimmy Wales était l’invité d’honneur en mai dernier.

Travaille bien sous pression
Dans l’industrie, les délais sont très serrés. En plus de plaire à votre patron, il faudra aussi souvent satisfaire un client. Et plus ce dernier est exigeant, plus la pression est forte. «Les clients souhaitent parfois des échéanciers irréalistes, mais ils s’attendent à obtenir ce qu’ils demandent. Et nous, on part du principe que le client a raison», soutient John Poliquin. Tout ça, sans lésiner sur la qualité, bien sûr. D’où la nécessité de savoir composer avec la pression et le stress.

Durant l’entretien d’embauche, John Poliquin demande au candidat de détailler une situation où il s’est retrouvé sous pression ainsi que sa façon de réagir.

Truc : Testez rapidement le niveau de stress associé aux postes qui vous intéressent. «Pendant les études, un stage représentatif de l’emploi qu’on souhaite occuper permet de vérifier si on est en mesure de supporter la pression qui va avec», explique John Poliqiuin.

Est curieux et passionné!
En TIC, les solutions se doivent d’être innovatrices et les produits, originaux. Si une firme propose tout le temps du déjà vu, elle est rapidement dépassée, estime Mathieu Ouellet. Pour cette raison, il privilégie les candidats passionnés, peu intéressés à servir du réchauffé.

Pour évaluer cette qualité, il demande aux employés potentiels de critiquer les sites Web qu’ils consultent le plus fréquemment, en détaillant les améliorations qu’ils y apporteraient. «Une personne captivée par son secteur développe son esprit critique», explique-t-il.

Truc : Développer un projet personnel en marge des études, comme un blogue ou un site de vente en ligne, permet de présenter des réalisations concrètes aux employeurs potentiels et de se démarquer des autres candidats. «Quelqu’un qui développe un projet de son cru est plus à même de penser en fonction du client et de ses attentes. Le fait qu’il ait expérimenté le côté entrepreneurial du métier nous allume», explique Mathieu Ouellet.

Questions pour un champion
Casse-têtes. Énigmes. Problèmes mathématiques. Microsoft et Google sont connus pour truffer leurs entrevues de questions déconcertantes et inusitées. Une mode qui ne semble pas avoir encore gagné le Québec.

Une première entrevue se profile à l’horizon? Inutile de se creuser la tête pour résoudre des problèmes comme « Pourquoi les bouches d’égouts sont-elles rondes? » ou « Combien de balles de golf un autobus scolaire peut-il contenir? » (deux exemples de colles soumises aux candidats chez Google).

Montrer ses compétences
Chez Frima Studio, l’entrevue est surtout axée sur les compétences en TI et les candidats sont notamment questionnés sur leur plus grande réalisation technologique. «On cherche à embaucher des programmeurs. Les questions sont surtout d’ordre pratique», explique Maxime Roussel, directeur des ressources humaines.

Même son de cloche du côté de BCE. En entrevue, les acquis techniques des candidats sont évalués afin de s’assurer qu’ils ont les compétences exigées par le poste, selon John Poliquin, chef divisionnaire adjoint au recrutement. Par exemple, pour un poste de programmeur, il vérifiera la maîtrise du langage de programmation ASP.net du candidat en lui demandant quelles tâches sont exécutées lors du chargement d’une page Web.

Montrer son intérêt
Se renseigner sur l’entreprise et sur le poste avant l’entretien est aussi important. «Un candidat qui ne sait pas que nous sommes le plus important employeur en TIC par exemple, ça ne passe pas», illustre John Poliquin.

Blagueur, Mathieu Ouellet, directeur général d’iXmédia, s’amuse parfois à demander au candidat le nom du personnage haïtien dans Passe-Partout. (Réponse : Douale.) Preuve que les questions farfelues ne sont pas totalement exclues!