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De livreur de glace à frigoriste (La Presse)


Garçon d’ascenseur, laitier, draveur… Avec l’évolution des technologies, certains métiers ont disparu ou sont en voie de disparition. La Presse dresse pour vous le portrait de ces dinosaures du monde du travail et de leurs équivalents d’avenir.

De livreur de glace…
Avant que les réfrigérateurs électriques deviennent plus communs à partir des années 40, les glacières devaient régulièrement être remplies de glace pour conserver les aliments frais. C’est là que les livreurs de glace entraient en scène. Si cette activité a déjà été lucrative, le métier n’est plus aujourd’hui qu’un souvenir.

Raymond Laperrière a été livreur de glace à la fin de l’adolescence. «Nous allions découper de gros blocs de glace dans le fleuve Saint-Laurent, avec l’aide d’une scie ronde,» explique-t-il. Les blocs étaient ensuite empilés dans un entrepôt, recouverts d’épaisses couches de bran de scie et enfouis dans le sol. «De cette façon, la fonte était ralentie au printemps et en été.»

Tout un rituel

Le livreur de glace transportait les blocs sur son épaule, avec une grosse pince. «Il fallait être fort. C’était lourd,» se souvient Raymond Laperrière. Les résidants accrochaient une affiche à leur fenêtre où trônait un 25 inscrit en rouge ou un 50 inscrit en bleu, selon la grosseur du morceau désiré.

Dans les maisons, la glace était gardée dans un meuble en bois, qui ressemblait un peu à un frigo. On plaçait le bloc dans la partie supérieure, près duquel on mettait les bouteilles de lait pour les maintenir froides. La glace refroidissait aussi les étages inférieurs où l’on rangeait les aliments périssables. Une cuvette, située sous la glacière, recueillait l’eau de la glace fondue.

De nos jours, de la glace est encore livrée dans les restaurants, certaines écoles, en plus des traiteurs.

… à frigoriste

Le frigoriste s’occupe de l’installation, de l’entretien et de la réparation des appareils de réfrigération et de climatisation. Un métier pour ceux qui n’ont pas froid aux yeux.

Le frigoriste voit au contrôle de l’électricité, de la mécanique et à l’installation de la tuyauterie. Celui-ci porte donc à la fois les casquettes de plombier, mécanicien, électricien et soudeur. Tous les appareils contenant des gaz réfrigérants, du climatiseur au système central d’un édifice industriel, relèvent de sa compétence.

Un métier varié

Simon Poirier, frigoriste depuis plus de 15 ans et président de Poirier Réfrigération, adore son métier. «Le travail est toujours différent. On apprend constamment,» dit-il. «L’envers de la médaille de ce domaine complexe est qu’on ne peut pas tout faire; il faut se spécialiser,» ajoute ce dernier.

Un frigoriste doit posséder un bon esprit d’analyse et de la débrouillardise. «L’habileté manuelle et la force physique sont également de rigueur,» détaille Simon Poirier. C’est peut-être un des facteurs qui expliquent pourquoi les femmes sont si peu nombreuses dans la profession. Au Québec, cinq femmes seulement ont de fait choisi ce métier, selon la Commission de la construction (CCQ).

L’hiver peut être une période plus creuse pour les frigoristes. Il y a par contre beaucoup d’heures supplémentaires à faire, sitôt l’arrivée des beaux jours. «Ce n’est pas toujours facile, convient Simon Poirier. Mais je dois dire que le salaire fait oublier bien des défauts de notre métier!»