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Du boulot dans l’industrie de la construction (La Presse)

L’industrie de la construction connaît un boom sans précédent.

D’ici 2013, il faudra combler pas moins de 14 000 nouveaux travailleurs pour pallier les départs à la retraite et le roulement de main-d’oeuvre.

Avis à tous : les soudeurs, les mécaniciens de chantier, les carreleurs, les peintres et les poseurs de revêtements souples seront très en demande.

Cette forte demande s’explique notamment par les plans de relance et d’infrastructures des gouvernements. Au Québec seulement, les investissements totaliseront 47 milliards cette année.

À cela, le secteur minier, la construction institutionnelle et la construction résidentielle ont le vent dans les voiles.

«Le secteur industriel peut compter sur des projets miniers majeurs, comme celui de New Millenium et Tata Steel à Schefferville, d’une valeur de 4 milliards, explique Luc Bourgoin, économiste à l’Association de la construction du Québec. L’industrie de l’aluminium profitera aussi de la relance pour démarrer ses projets».

Plusieurs projets en construction institutionnelle, dont le Centre universitaire de santé McGill, viendront accentuer la demande de main-d’œuvre.

Sans compter que le secteur du génie civil et de la voirie devrait également poursuivre sur sa lancée.

Du côté de la construction résidentielle, l’association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec prévoit 45 120 mises en chantier cette année. Il s’agit d’un nombre supérieur à la moyenne des dix dernières années.

Par ailleurs, contrairement à plusieurs autres secteurs d’emploi, la construction rajeunit.

«L’âge moyen des travailleurs est passé de 41 ans en 2005 à 38 ans aujourd’hui », précise Patricia Carvajal, économiste à la Commission de la construction du Québec.

Les métiers de la construction

Pierre Larochelle, monteur-mécanicien vitrier
Juché à 37 étages, Pierre Larochelle installe les fenêtres d’un édifice en construction. Il ne faut vraiment pas avoir peur des hauteurs quand on est monteur-mécanicien vitrier!

Ce travailleur (que l’on appelle communément vitrier) fait plus qu’installer des fenêtres. «Les défis sont grands, il faut être polyvalent» dit-il.

Ce dernier voit à l’étanchéité du bâtiment, installe une membrane et fait les joints de silicone pour préparer la surface. Il pose ensuite la structure de métal dans laquelle la vitre est insérée, puis il termine avec des allèges permettant à l’eau de s’écouler. Le tout est effectué dans une nacelle ou sur un «échafaudage volant», une plateforme suspendue retenue par un fil d’acier. Évidemment, le vitrier porte aussi un harnais.

L’essentiel du travail de vitrier s’effectue dans le secteur institutionnel et commercial et sur les immeubles résidentiels en hauteur. Pierre Larochelle a notamment oeuvré à l’Université de Sherbrooke et au Campus Bell, présentement en construction à l’Île-des-Soeurs.

Un bon vitrier est doté d’une bonne condition physique -les parois en verre sont lourdes-, il a de l’initiative et est capable de travailler en équipe. M. Larochelle conseille aussi aux nouveaux diplômés de persévérer. «Il faut un peu de temps pour se faire un nom, mais après, on ne manque pas de travail et la paie vaut son pesant d’or», dit-il.

Professions reliées: Poseur de murs rideaux, poseur de portes et fenêtres en aluminium, poseur de vitres.
Endroits de travail: Entreprises en installation de produits en verre, entreprises de construction, ateliers de réparation et d’entretien, ateliers de fabrication de produits en verre, industries de portes et fenêtres
Salaire annuel moyen: 48 516$
Nombre de diplômés: 61
% en emploi: 83,9%
% à temps plein: 100%
% lié à la formation: 80,8%

Myriam Fortier, ferblantière
C’est à la suite d’une rencontre au centre d’emploi pour femmes Partance, qui présentait des métiers non-traditionnels, que Myriam Fortier a décidé de s’inscrire en ferblanterie-tôlerie. À l’emploi de HVAC depuis maintenant sept ans, elle adore ce métier exigeant mais très peu routinier.

La ferblanterie-tôlerie est peu connue, mais donne accès à trois champs d’activités différents: en atelier, en toiture et en ventilation. Au plan des matériaux, les ferblantiers travaillent principalement avec de l’acier galvanisé, de l’acier inoxydable et de l’aluminium.

Lecture de plans, assemblage des pièces, polissage, découpage et soudage, ce ne sont pas les tâches qui manquent pour le ferblantier. «Il faut être polyvalent, on touche à tout», explique Myriam Fortier. Sur un chantier, cette dernière assemble les conduits, les installe au plafond en plus de modifier leur trajectoire si les plans changent.

Pour être un bon ferblantier, il faut être doté de dextérité et être en bonne condition physique. «?Une bonne perception spatiale est aussi requise pour comprendre les plans et résoudre les problèmes», ajoute Myriam Fortier. Une capacité d’adaptation est également de rigueur, puisque les équipes et les lieux de travail changent constamment.

Est-ce plus difficile de faire sa place comme femme dans le milieu de la construction?? «?L’intégration est plus lente au départ, mais si on prend ça en riant, ça se passe bien?», assure la ferblantière. Cette dernière a en outre ajouté une formation en soudure à son arc, pour être encore plus polyvalente.

À savoir: C’est l’un des dix métiers de la construction comptant le plus de femmes: 34 travaillaient dans l’industrie en 2009.
Endroits de travail: Compagnies de chemin de fer, compagnies de climatisation, industrie de l’automobile, industrie de l’aéronautique, usines de production d’aluminium, usines de transformation de métal en feuille, chantiers maritimes, entreprises de construction.
Salaire annuel moyen: 42 588$
Nombre de diplômés: 92
% en emploi: 81,5%
% à temps plein: 100%
% lié à la formation: 90,9%

Mario Leblanc, briqueteur-maçon
Parler avec Mario Leblanc, c’est saisir ce que c’est que d’être passionné par son métier. Ce briqueteur-maçon n’est même pas en mesure de dire ce qu’il préfère: «J’aime tous les aspects de mon travail. J’adore ça!», lance-t-il avec enthousiasme.

Représentant la cinquième génération de briqueteurs-maçons de père en fils dans sa famille, Mario Leblanc blâme son père pour son amour du métier. «Tout petit, il m’emmenait sur les chantiers avec lui. Son travail me fascinait.»

Après 32 ans de carrière (et ça continue), le carnet de réalisations de Mario Leblanc est plein à craquer. Ce dernier a oeuvré entre autres à la restauration du Vieux-Québec, du tombeau de Pierre-Elliot Trudeau et de l’Oratoire Saint-Joseph. Il s’active maintenant à restaurer un bâtiment de l’UQAM situé sur la rue Jeanne-Mance.

De bonnes connaissances liées aux mathématiques, à la géométrie, à l’alignement et à la perception spatiale des éléments sont essentiels en maçonnerie. «Aucune pierre n’est pareille. Il faut pouvoir s’ajuster aux matériaux, à la surface et au bâtiment, qui est parfois incliné», explique Mario Leblanc. Il ne faut pas non plus avoir le vertige et être prêt à faire face aux intempéries, le travail s’effectuant à l’extérieur, et ce, toute l’année. Les blocs sont lourds; une certaine force physique est aussi de rigueur.

Comme le souligne Mario Leblanc, les briqueteurs-maçons sont des bâtisseurs et exercent un métier millénaire. «Si l’on veut laisser sa marque, on peut devenir peintre ou écrivain. On peut également devenir briqueteur-maçon. J’aime l’idée que mes petits-enfants pourront voir ce que j’ai fait. Notre travail survit à l’épreuve du temps.»

Endroits de travail
: Entreprises de rénovation, entreprises de construction, ateliers de pierre ou à son compte
Salaire annuel moyen: 35 880$
Nombre de diplômés: 538
% en emploi: 69,4%
% à temps plein: 91,9%
% lié à la formation: 68,6%

Jacques Perron, couvreur
Les Perron sont des couvreurs de toiture de père en fils. Représentant la troisième génération, Jacques Perron travaille pour la compagnie familiale fondée en 1924 depuis maintenant 28 ans. «Disons que j’étais prédisposé à faire ce métier!», dit-il.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le métier de couvreur est varié. «Nous touchons à la plomberie, à la ventilation et à la menuiserie. Chaque toit est différent, il faut chaque fois trouver la solution idéale», explique Jacques Perron.

La journée d’un couvreur commence tôt. Dès 6h, il hisse le matériel et délimite une zone de sécurité autour du chantier avant de pouvoir s’atteler à la tâche. Ensuite, il enlève la vieille toiture avant d’installer la nouvelle, faite d’asphalte et de gravier, ou en membrane élastomère.

Les couvreurs doivent travailler à l’extérieur et faire face aux intempéries. Ceux-ci oeuvrent d’ailleurs parfois à des températures frôlant les 70 degrés Celsius, notamment en raison du bitume -chauffé à 500 degrés Celsius- qu’ils doivent épandre. «Il faut aussi posséder une bonne force physique et une certaine dextérité. On doit en outre pouvoir s’adapter à diverses situations et être débrouillard», ajoute Jacques Perron. Il faut évidemment aussi être apte à travailler en hauteur.

Des cours de formation en pose de revêtement de toiture sont offerts à l’École Le Chantier à Laval et à l’École des métiers et occupations de l’industrie de la construction à Québec.

À savoir: Les couvreurs qualifiés peuvent obtenir le Sceau rouge, qui permet une mobilité interprovinciale.
Endroits de travail: Chantiers de construction, entreprises de rénovation, fournisseur de matériaux, à son compte
Salaire annuel moyen: 50 596$
Nombre de diplômés: 137
% en emploi: 67,6%
% à temps plein: 89,6%
% lié à la formation: 81,4%

Carol Roy, grutier
Sur un chantier de construction, la grue est maintenant un incontournable. Tout gravite autour de cet équipement. Le grutier exerce donc un métier primordial. C’est ce que fait fièrement Carol Roy depuis 24 ans.

Un grutier opère diverses machines qui élèvent des charges ou les déplacent sur un chantier de construction. Premier sur les lieux, il prépare la grue dès l’aurore pour permettre au chantier de s’amorcer à 7 heures. Il se retrouve souvent seul au sommet de sa tour d’acier pendant de longues heures. C’est malgré tout un travail d’équipe qui exige de demeurer en contact constant avec les autres travailleurs présents. «Il faut pouvoir s’adapter aux différents tempéraments des gens avec qui on travaille, explique M. Roy. On doit rester calme.»

Il faut beaucoup de minutie et de concentration pour manœuvrer une grue. Ce n’est toutefois pas un travail routinier. «Le travail change à chaque chantier. De l’installation d’une toiture à la pose de poutres d’acier sur un pont, tous les jours sont différents,» dit-il.

Travailler sur appel est le lot quotidien des grutiers. «Les emplois ne manquent pas pour un bon grutier. Il faut être patient au départ, mais avec l’ancienneté viennent toujours plus de contrats,» assure Carol Roy.

Le métier de grutier offre de belles possibilités de carrière. Le salaire est plus qu’intéressant pour le grutier qui est prêt à se déplacer. Au gré des contrats, celui-ci peut aller d’un chantier à l’autre et ainsi récolter près de 100 000$ par année. Il doit cependant être prêt à travailler de longues heures et à passer des journées, voire des semaines, à l’extérieur.

À savoir: L’atelier-école Les Cèdres, en Montérégie, est le seul établissement scolaire à offrir la formation professionnelle en conduite de grues.
Professions reliées: Conducteur de grue automotrice
Salaire annuel moyen: 58 708$
Nombre de diplômés: 58
% en emploi: 80,5%
% à temps plein: 84,8%
% lié à la formation: 92,9%