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Sociétés d’État et parité : au Québec, le compte est bon

À l’heure actuelle, 23 des 50 sociétés d’État du Québec – et non les moindres – sont dirigées par des femmes. L’Agence du revenu du Québec, Loto-Québec et la Société des alcools du Québec (SAQ) comptent notamment une présidente à leur tête. Les avancées des dernières années se maintiennent. Emilie Laperrière en parle avec Geneviève Guilbault, la vice-première ministre du Québec.  

L’annonce du départ de Sophie Brochu, qui quitte la présidence d’Hydro-Québec dans les prochaines semaines, a fait couler de l’encre et animé les nouvelles. Côté parité, le Québec continue à donner le ton dans les sociétés d’État.

Geneviève Guilbault, la vice-première ministre du Québec, constate néanmoins que les défis demeurent, tout comme certains stéréotypes. « Je considère que je travaille sur la déculpabilisation de la femme. Souvent, on a l’impression de faillir à des tâches qui incombent traditionnellement à nous, les femmes, alors que ça n’a pas rapport. Parfois, les femmes se disent : “Bon, les enfants n’ont pas pris de bain ou je n’ai pas fait mon ménage.” Je pense qu’il faut arrêter de se culpabiliser et plutôt relativiser », analyse la vice-première ministre.

« Si ces dernières années, on a été dans une parité de façade, je trouve qu’on commence graduellement, à être dans une réelle parité. La place des femmes est de plus en plus reconnue parce que les mentalités changent. » – Geneviève Guilbault, vice-première ministre du Québec.

Elle ajoute que si de plus en plus de femmes sont à l’aise avec les sacrifices qui vont de pair avec une carrière exigeante, les lieux de pouvoir se privent encore de femmes très compétentes à cause de ces rôles sociaux qui persistent.  

Geneviève Guilbault est vice-première ministre du Québec. Photo de Julie Artacho pour Premières en affaires.

Quant à la question des « quotas », le débat entre la compétence des candidats et la représentation paritaire ne se pose pas. « En prônant réellement la compétence, on va se retrouver avec un équilibre. Le but, c’est que les femmes qui ont les compétences et les qualifications pour occuper un poste stratégique ne soient pas écartées seulement parce qu’elles sont des femmes. »

Si près de la moitié des sociétés d’État sont, à l’heure actuelle, gouvernées par des femmes, cette avancée est encore très récente. Geneviève Guilbault espère néanmoins que ces ratios deviendront la norme. « L’important, ce n’est pas de se dire qu’il faut x nombre de femmes, mais bien de renverser une tendance des années passées quand, à compétences égales, on ne se posait pas de questions et on choisissait un homme. Dans un lieu de pouvoir, une femme va apporter des points de vue qui faisaient vraiment défaut ces dernières décennies. »

La vice-première ministre estime que son gouvernement a mis en place plusieurs mesures qui ont contribué à l’avancement des femmes à ces postes de gouvernance, comme la Loi sur la parité au sein des conseils d’administration des sociétés d’État.

Sans dire qu’on fait de moins en moins de cas des femmes qui accèdent à des postes de pouvoir, Geneviève Guilbault sent une transition. « Si ces dernières années on a été dans une parité de façade, je trouve qu’on commence graduellement à être dans une réelle parité. La place des femmes est de plus en plus reconnue parce que les mentalités changent. »

Article écrit pour Premières en affaires.